ET POUR QUELQUES MOLLARDS DE PLUS... (Déc 07)
Fin de mois
ET POUR QUELQUES MOLLARDS DE PLUS...
(ou: "Les rubriques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper!")
Tout d'abord, une horrible et terrifiante année à tous les fantasticophiles qui fréquentent ce blog moralement discutable. Je vous souhaite en abondance tout ce que vous aimez, quelle que soit votre catégorie de prédilection, le succès croissant de vos blogs pour ceux qui en ont, de belles étagères pour aligner les tonnes de comics et de DVD que vous engrangerez, et par-dessus tout une santé florissante malgré votre teint un peu pâle... Et afin d'enterrer dignement le millésime antérieur, voici les ultimes "Mollards" de 2007, expectorés avec amour et funérailles!
Vu à la télé
LE CONCILE DE PIERRE
de Guillaume Nicloux (2006)
On attendait mieux de Guillaume Nicloux que ce foirage intégral. Comment le réalisateur du très sympathique "Le Poulpe" (1998) et de l'excellent "Une Affaire privée" (2001) a-t-il pu aboutir à un film aussi chiant à partir du thriller haletant de Jean-Christophe Grangé (voir chronique "Ça sent le Book")? Tout d'abord en bâclant son script. En effet, on a du mal à trouver une écriture dans ce scénar qui semble rédigé en style télégraphique: chaque scène nous expose ainsi on ne peut plus succinctement, au travers de dialogues strictement utilitaires débités sans conviction par des comédiens apathiques, ce que nous devons savoir pour passer à la scène suivante, pareillement fagotée. La réalisation, quant à elle, se résume à une redondance de tics devant très rapidement insupportables: la plupart du temps, Nicloux se contente de se rapprocher graduellement de ce qu'il filme par des zooms ou des travellings avant d'une lenteur éprouvante, avant de passer au plan suivant traité de façon similaire. Quand d'aventure la caméra délaisse un temps ce procédé, c'est pour se mettre à tourner autour des acteurs, ou encore pour venir se placer face à eux selon un mouvement ascendant, descendant, latéral ou circulaire, tout ça toujours de manière lentissime. Résultat: on bâille très rapidement, on se désintéresse du sort de la Bellucci qui traverse cette trop simpliste histoire de shamanisme comme une somnambule (eh oui, la starification ne fait pas l'actrice!) et on languit de voir arriver la fin de ce film qui se traîne plus qu'il ne progresse. Lorsqu'on parvient enfin à la conclusion, on a l'impression d'avoir survolé de très haut l'oeuvre de Grangé, mais en aucun cas d'avoir assisté à une adaptation de celle-ci. Bref Nicloux tourne en rond, nous emmerde, rend les choses confuses à force de les schématiser, et finit par ne rien dire. Triste...
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http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=51042.html
Comics
TOP TEN: "Au-delà de l'ultime Frontière"
par Paul Di Filippo & Jerry Ordway
(Panini - coll "100% ABC - Novembre 2007)
S'il y en a deux qui étaient attendus au tournant, il s'agissait bien de Paul Di Filippo et de Jerry Ordway... Pensez donc: reprendre le flambeau derrière des pointures telles qu'Alan Moore et Gene Ha pour l'une des franchises les plus mythiques du comics moderne, vous admettrez qu'il y avait de quoi s'angoisser... D'autant que c'est la première fois que Moore repasse l'un de ses bébés à un tiers... Connaissant la réticence quasi paranoïaque du Maître à déléguer ses prérogatives scénaristiques - particulièrement après les massacres adaptatifs perpétrés par le pitoyable "La Ligue des Gentlemen extraordinaires" (Stephen Norrington - 2003) et par le puantissime "V pour Vendetta" (James McTeigue - 2006) produit par ces sociaux-traîtres de Wachowski - on évaluera aisément le poids de la responsabilité pesant sur les épaules du pauvre Di Filippo. Ajoutez à cela - je suis bien placé pour en parler! - que les fans de Moore sont souvent du genre intégriste, et vous aurez une idée de la gageure que représentait cette mini-série (cinq numéros) parue aux States fin 2005. Eh bien je me félicite de vous annoncer solennellement que le passage de relais est on ne peut mieux réussi, et que les fans les plus sourcilleux du commissariat le plus foutraque de toute l'histoire de la BD peuvent s'offrir cet album sans aucune crainte. Ce succès est d'autant plus remarquable qu'il s'agit des tout premiers pas de Filippo dans le comics: en effet, l'homme exerçait jusque là la noble fonction d'écrivain de SF et l'on peut supposer (car ses romans ne nous sont malheureusement pas encore parvenus) que, s'ils manifestent une propension au délire comparable à celle qui anime son "Top Ten", alors on pourra s'attendre à quelque chose dans la veine d'un Robert Sheckley ou d'un Fredric Brown - à savoir: tout sauf triste! Ceci pour vous dire qu'entre les robots toxicomanes qui se fragmentent le disque dur au moyen (je cite) de l'"énergie noire" extraite du "super-espace" dans laquelle baignent toutes les lignes temporelles du "multivers", et Bayou Billy, le poisson-chat géant qui sème la panique sur les docks de Neopolis et que l'on capture au moyen d'un appât vivant professionnel du nom de Zelazny (!), sans oublier bien sûr les activistes du mouvement "derridadaïste" (re-!), Di Filippo ne démérite à aucun moment et relève avec brio le gant de la déconnade mooresque. Quant au vétéran Jerry Ordway, il s'est beaucoup amusé à pratiquer la référence tous azimuts en couvrant littéralement ses planches de super-héros DC et Marvel, ainsi que de personnages de BD venant de tous horizons, école franco-belge comprise, à tel point que les geeks les plus indécrottables pourront sans problème utiliser ce comics pour se quizzer entre eux! Précisons que ce petit jeu de la citation systématique débouche le plus souvent sur un humour aussi savoureux que décalé, voire d'une extrême subtilité, comme dans cette vignette qui nous montre Black Canary et Zatanna (pour les profanes: deux héroïnes DC arborant d'aguichants bas-résille) pratiquant la pêche au FILET!!! Pas de doute, Moore savait ce qu'il faisait lorsqu'il a offert "Top Ten" à ce tandem.
Vu à la télé
CHUCKY, LA POUPÉE DE SANG
(Child's Play 2)
de John Lafia (1990)
Deuxième épisode de la franchise du scénariste Don Mancini - qui en compte cinq à ce jour - "Chucky, la Poupée de Sang" ne déroge pas à la règle et s'avère une petite série B fun et sympa comme ont su nous en offrir en leur temps des gens tels que Charles Band, Brian Yuzna ou autres héritiers de Roger Corman. Autrefois, on aurait qualifié de "drive-in-movie" ce genre de produit propice au pelotage de petite amie, et aujourd'hui... eh bien nous dirons simplement qu'il s'agit du film idéal pour une soirée pizza entre poteaux. Le fendage de gueule est d'autant plus assuré que la franchise ne se prend pas cinq minutes au sérieux: il faut avoir vu Andy, le pauvre gosse persécuté par Chucky depuis l'opus 1 "Jeu d'Enfant" (1988), partir en guerre armé d'un couteau électrique comme dans une version miniature de "Massacre à la Tronçonneuse"! Jouant sur les thèmes du double maléfique et de l'enfance pervertie, le sous-genre du "puppet-movie" a donné quelques beaux classiques au cinéma fantastique, tels que le chef d'oeuvre de Tod Browning "Les Poupées du Diable" (1936), le sketch magistral "The Ventriloquist's Dummy" d'Alberto Cavalcanti dans "Au Coeur de la Nuit" (1945) et son excellent remake inavoué "Magic" de Richard Attenborough (1978), sans oublier "Les Poupées" de Stuart Gordon (1987) ou la sympathique franchise des "Puppet Master" produite par Charles Band (neuf épisodes au compteur depuis 1989); enfin, on délivrera une mention spéciale au génialissime "Les Frissons de l'Angoisse" de Dario Argento (1975) qui comporte l'une des plus traumatisantes scènes de poupée diabolique de toute l'histoire du Septième Art! Don Mancini, quant à lui, prend ses distances avec cette tradition purement horrifique: en effet, les Chucky s'avèrent moins des "puppet-movies" proprement dits que des slashers déguisés, puisqu'il y est question d'un serial-killer se réincarnant dans un poupon par le biais d'une cérémonie vaudoue. De plus, le fait que Chucky, embouché comme un charretier et ne loupant pas une occasion de dresser le majeur, ponctue chacune de ses exactions d'une vanne à deux balles en fait un digne rejeton de Freddy Krueger. C'est que Don Mancini, rusé, a pioché à droite et à gauche dans tous les cartons horrifiques populaires de l'époque pour parvenir à un concept-patchwork d'une certaine fraîcheur, à défaut d'originalité: d'où le succès de la franchise qui, sans exploser le box-office, a toujours su trouver son public sans faillir. Ceci dit, "Chucky, la Poupée de Sang" s'avère quelque peu chiant dans ses deux premiers tiers, déroulant son lot de meurtres de façon mécanique et peu spectaculaire, pour trouver enfin son rythme dans sa troisième partie avec un final très enlevé où les protagonistes s'affrontent sur une chaîne de montage de poupées. L'éternel retour d'un Chucky increvable, à chaque fois plus amoché, parvient à nous tenir en haleine tout en nous faisant marrer et nous laisse finalement sur une impression favorable. Pas indispensable, donc, mais possible.
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http://www.youtube.com/watch?v=rJnV_aoAEwc
Presse
COMIC BOX EXTRA #2: "Noir"
(Hiver 2007)
"Noir c'est noir", chantait jadis notre Smet national, tant et si bien que j'en jaunis à l'idée! Décliner toutes les nuances d'une couleur qui stricto sensu n'en est pas une, des ténèbres où se tapissent une cohorte de créatures peu recommandables à l'obscurité de l'âme humaine, tel est le programme de ce second HS de "Comic Box". Ça fait belle lurette que le fantastique et le polar se disputent le monopole de la noirceur, le premier par son exploitation plus ou moins métaphorique de la chose ténébreuse qui est son fonds de commerce, et le second par le pessimisme social et humain qu'il déploie depuis l'avènement du polar hard-boiled avec Dashiell Hammett. C'est de ses rapports compliqués et inextricablement interpénétrés dont traite le premier dossier, "Crime Fiction Confidential", qui retrace brillamment la trajectoire sinueuse qui va du Shadow - lui-même trouvant ses sources dans le feuilletonisme français en tant qu'avatar US du Judex popularisé par les chefs-d'oeuvre respectifs de Louis Feuillade (1916) et Georges Franju (1963) - jusqu'à ce super-détective gothique qu'est Batman, en passant par moult variations telles que The Question, le Spirit, le Phantom Stranger, et j'en passe... Du feuilleton radiophonique au pulp puis au comics, le dossier livre un état des lieux passionnant et érudit sur la culture pop du XXème siècle, et parvient à mettre en lumière (si j'ose dire!) tout un jeu d'influences, allant parfois jusqu'au plagiat pur et simple, par lequel on arrive à un comics moderne finalement pas si moderne que ça... Une interview d'Ed Brubaker, l'un des scénaristes les plus urbains et hard-boiled du moment (voir notamment sa série "Gotham Central", publiée chez SEMIC et Panini), ainsi qu'une bio de l'increvable Commissaire Gordon, viennent efficacement compléter ce premier dossier. Avec la section suivante, intitulée "L'Oeuvre au Noir", on entre dans l'univers graphique d'artistes pratiquant un noir et blanc très contrasté et sans concession, école qui va du vénéré maître Milton Caniff (quel malheureux parmi vous n'a pas encore lu "Terry et les Pirates"?) au "Sin City" de l'hyper-couillu Frank Miller. Suit une interview de Brian Azzarello - encore un qui est tombé dans la Série noire quand il était petit! - puis Neil Gaiman et Roger Avary viennent nous parler du blockbuster "Beowulf" avant de céder la place à John Constantine, notre cancéreux préféré, qui fête vingt ans d'enquêtes paranormales dans son comics "Hellblazer" - rappelons qu'il naquit sous la plume d'Alan Moore (génuflexion, adoration, adulation, prosternation, dévotion) en 1985 dans "Saga Of The Swamp Thing" #37 (1). Avec l'ultime dossier "Danse macabre", on entre de plain pied dans l'horreur pure et dure avec un hommage amplement mérité au Grand Ancien William H. Gaines, qui dans les fifties se battit jusqu'au bout pour imposer ses "EC Comics" pleins de goules et de zombies purulents, seul et magnifique au milieu d'éditeurs pusillanimes qui lui tournaient le dos et abandonnaient leur liberté créatrice, trémolinant du genou devant la censure et l'anathème des culs bénis. À ce même rayon, on trouvera les comics horrifiques de DC qui, comme tous les autres châtrés hypocrites, se rua dans le créneau après que Gaines eût essuyé les plâtres - tous ces "House Of Secrets" et "House Of Mystery" qui bercèrent mon adolescence tourmentée dans la collection "Comics Pocket". Au chapitre des nouveautés, on se régalera d'un papier sur IDW, l'éditeur indep qui monte, prolongé d'une interview du vraiment très talentueux Ben Templesmith, dessinateur du déjà culte "Trente Jours de Nuit" que vous trouverez chez Delcourt et dont l'adaptation ciné sort incessamment sur nos écrans. Enfin, les gothiques pratiquants tout de noir vêtus arracheront leurs piercings avec une joie malsaine en découvrant les articles sur les séries "Hack / Slash" et "Mort@17", qui leur permettront de frimer dans les soirées Halloween. Comme d'hab, on conclue avec les traditionnelles BD, en l'occurrence trois inédits de Môssieur Batman himself, prince de la nuit et de ses environs, dessinés respectivement par Darwyn Cooke (rhââââ!), Chris Bachalo (aaargh!) - et Tim Sale (j'en peux pus!).
Note:
(1): Voir chronique "Swamp Thing: l'Intégrale, vol 3" dans les "Mollards" de Mars 2007.
Vu à la télé
L'ÎLE DES ÂMES PERDUES
a.k.a. L'ÎLE AU SORCIER
(De Forbtabte sjæles ø )
de Nicolaj Arcel (2006)
C'est l'heure de la niaiserie pour nains du dimanche après-midi - comme quoi sur Canal, y'en a pour tout l'égoût! Non, je plaisante... En fait, il convient de ne pas être trop sévère avec cette bluette gothique très correctement réalisée qui nous vient du Danemark et qui marche sans complexes sur les traces de Harry Potter. C'est l'histoire de la ch'tite Lulu qui fait mumuse avec une tablette Oui-Ja et ce faisant arrache à son repos éternel l'âme d'Herman, membre de son vivant d'un ancienne loge vouée au combat contre les "forces des ténèbres" (ne m'en demandez pas plus!), laquelle âme vient se réincarner dans le corps de son petit frère Christopher. Afin de renvoyer Herman d'où il vient, la voilà partie pour "L'Île des Âmes perdues", où est censée se trouver la solution, en compagnie de son jeune voisin trouillard Oliver et de Richard, le spécialiste local des affaires surnaturelles. Or, l'île est le repaire d'un maléfique nécromancien réincarné, jadis vaincu par la loge d'Herman, qui maintien des âmes captives dans de petites fioles afin de leur faire avouer leurs secrets, genre: "allez mémé, crache le morceau, où t'as planqué le magot?" Poursuivis par un épouvantail opiniâtre qui cavale comme Flash et autres menaçantes créatures de fumée, la petite bande aura fort à faire pour empêcher le vilain sorcier de s'emparer du "Manuscrit de la Loge", lequel lui permettrait, comme de bien entendu, de soumettre le monde entier à son pouvoir et aux fameuses "forces des ténèbres", hin hin hin! Certes, il vous faudra une sérieuse propension à la régression infantile pour suivre sans ricaner avec condescendance les aventures trépidantes de ce Club des Cinq modernisé à la sauce Halloween, mais bon, j'y arrive bien, moi... Comment ça, gaga? Non mais, soyez poli, je vous prie!
Vu à la télé
LE ROYAUME DES CHATS
(Neko No Ongaeshi)
de Hiroyuki Moreta (2006)
Bon, puisque vous le prenez comme ça, on continue dans le gaga-arrheu avec ce dessin animé, ou plutôt inanimé si j'en juge par le statisme désespérant de sa motricité qui fleure bon les japoniaiseries d'antan que le "Club Dorothée" nous délivrait au kilomètre. Ça raconte l'histoire d'une jeune fille félinophile qui se voit un jour remerciée, pour avoir sauvé le fils du roi des matous au péril de sa vie et d'avoir partagé ses biscuits au poisson (beurk!) avec un chaton affamé, par une invitation à visiter le fameux "Royaume des Chats", dans lequel elle vivra toutes sortes d'aventures féeriques et non dépourvues d'une certaine poésie, à défaut d'être originales. Ceci dit, ça ne défrayera pas la chronique au-delà des maternelles... Comme moi aussi j'aime bien les chats, j'ai donc consenti à regarder cette oeuvrette gentillette, pirouette, cacahuète, avec Simon vautré en travers de mes genoux et Agathe qui me collait son museau froid dans l'oreille! Toutefois, j'ai connu une époque où Canal était plus incisif dans le choix de ses manganimes...
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http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=13603.html
Vu à la télé
SCARY MOVIE 2
de Keenen Ivory Wayans (2001)
La Wayans family (Shawn et Marlon, producteurs, scénaristes, acteurs + Craig, scénariste + Keenen Ivory, réal) a trouvé le filon: irrémédiablement marqués par le style ZAZ (1) dont ils constituent une sorte de deuxième génération, ils passent régulièrement à la moulinette les succès commerciaux du cinéma fantastico-horrifique au moyen de leur franchise "Scary Movie", initialement entamée en 2000 pour démarquer irrespectueusement le "Scream" de Wes Craven. De leurs célèbres aînés, ils ont hérité le (non) sens de l'absurde, décliné principalement par le biais de punchlines débiles et décalées. Quant à leur seconde référence, elle réside dans le fameux humour "campy", dont ils sont une façon de revivalistes. Portant haut l'étendard du crétinisme revendiqué, les frangins se livrent donc à un festival de gags dont le niveau est scrupuleusement maintenu en dessous de la ceinture, et ne consentent à interrompre leur traitement graveleux de la question sexuelle que pour régresser dans la plus éclaboussante scatologie. Seulement voilà: une heure quarante de plaisanteries de corps de garde ponctuées de pets tonitruants finissent quelque peu par lasser, aussi bon public soit-on, et ce n'est pas le caméo de James Woods, qui compromet gravement sa réputation dans une prestation pétomano-diarrhéique (2) suivie d'une bataille de vomi, qui va rattraper une sauce par ailleurs abondamment répandue! Pour fans de Michael Youn (qui n'a jamais rien inventé!) et du "Morning Live" only... Les autres bâilleront, mais qu'ils mettent bien la main devant la bouche, de peur d'intercepter une émission de foutre ou une crotte de nez!
Notes:
(1): C'est d'ailleurs David Zucker qui reprendra la série pour ses opus 3 et 4.
(2): En effet, selon un célèbre aphorisme patchworkmanien: "Qui a la chiasse perd sa classe!"
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http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18654734&cfilm=28914.html
Comics
SUPERMAN & BATMAN HORS-SÉRIE #3:
"Le jeune Prodige" (3)
par Frank Miller & Jim Lee
(Panini - Décembre 2007)
C'est un sacré bordel chez Panini section DC, et plus particulièrement en ce qui concerne Bats et Supes. Après la fusion de leurs revues respectives en un "Superman & Batman" qui, de plus, vient de passer bimestriel (ce qui signifie QUATRE FOIS MOINS de matos publié en France, et risque à terme de poser de nouveaux problèmes de décalage), ainsi que la disparition pure et simple des séries US "Legends Of The Dark Knight" et "Superman & Batman" du sol français, voilà que "Batman HS" et "Superman HS" fusionnent à leur tour en un "Superman & Batman HS" reprenant en alternance les bandes jadis publiées dans "All-Star Superman" et "All-Star Batman" (1). Après deux numéros consacrés au Supes alternatif de Morrison et Quitely, on passe donc sans transition avec ce #3 - et plus d'un an plus tard (2) - aux épisodes 5 et 6 du "All-Star Batman" de Miller et Lee. De plus en plus radical, Miller enfonce le clou et continue à malmener la mythologie DC et ses icônes principales dans cet "elseworld" ultra-violent, qui ne va certes pas arranger sa réputation déjà bien compromise chez les bobos démocrates. Plus fou que jamais, rasé comme un dessous de bras et ricanant sardoniquement en fondant sur ses proies, Batman estropie littéralement la pègre gothamite qu'il passe à tabac avec un rare sadisme, brisant les membres avec raffinement et pulvérisant les dentitions... Si bien qu'il finit par attirer l'attention d'une JLA naissante qui s'émeut de son extrémisme, occasion pour Miller de nous introduire une Wonder Woman reliftée qui semble sortir en droite ligne de "300": guerrière impitoyable et sauvage, manifestant une haine tenace à l'endroit de l'espèce mâle tout en entretenant une liaison paradoxale avec Superman (on subodore qu'il doit être question d'"amour vache"!), elle est bien décidée à faire avaler à Batman son bulletin de naissance, tandis que Supes et Green Lantern ont toutes les peines du monde à tempérer ses ardeurs, et qu'un Plastic Man à la limite de la débilité mentale se contente de déconner dans son coin. Pendant ce temps, un Alfred musculeux pousse la fonte dans la Bat-Cave, une Black Canary aux appas incendiaires essuie son nunchaku sur des tronches patibulaires (ça, c'est de la rime riche!) et Barbara Gordon fait sa première sortie en tant que Batgirl... On le voit, les délires milleriens se compliquent singulièrement tout au long des spash-pages somptueuses peaufinées par Jim Lee durant de longs mois, et on se demande avec inquiétude combien de super-héros DC plus ou moins abîmés vont encore débarquer dans ce qui ressemble de plus en plus à un foutraque règlement de comptes avec l'industrie du comics... Réponse dans "Superman & Batman" #4, qui nous proposera les épisodes 7 et 8.
Notes:
(1): Voir rubrique "All-Star Batman #1", ainsi que les "Mollards" de Septembre 2006.
(2): Précisons que ce retard n'est nullement imputable à Panini, mais au rythme de travail de Jim Lee.
Presse
MAD MOVIES #200
(Septembre 2007)
Trente-cinq ans et deux cents numéros de fantasticophilie cinématographique passionnée, ce n'est pas rien, tout de même! Vingt-cinq ans de ma pauvre existence se sont écoulés comme de rien depuis que j'ai découvert en 1982 le premier exemplaire pro paru en kiosque, ce mythique n°22 avec les tronches décomposées du "Fantôme de Milburn" en couverture et son superbe dossier sur Lucio Fulci - putain, j'ai pris comme un coup de vieux, là, soudainement... Bon, je ne vais pas vous dire tout le bien que je pense de "Mad", puisque je l'ai déjà fait dans "Éloge de Mad Movies", l'une des toutes premières chroniques de ce blog, et me contenterai de vous recommander chaudement ce n°200, aussi effectivement historique que le proclame sa couve. Par le fait, les trente-cinq bougies auront été soufflées de façon mémorable: outre les chroniques habituelles et un compte-rendu exhaustif de l'actu, vous vous régalerez des mémoires de tous les vieux croûtons de ma génération, ceux-là même qui ont essuyé les plâtres de la fantasticophilie française pour défendre, depuis leur ghetto fanzineux, un genre que la grande majorité des spectateurs et de la critique de l'époque toisait avec mépris et condescendance, plus d'ailleurs par méconnaissance que par réelle animosité. Vous êtes donc priée, ô jeunesse dorée qui avez le pain et le couteau, de témoigner quelque respect aux têtes chenues de Jean-Pierre Putters, a.k.a. JPP - créateur non seulement de "Mad" mais également de ce haut lieu de la déviance zombiesque qu'est la boutique "Movies 2000" - qui vous explique ce que c'était qu'un stencil ou une ronéo, et ô combien il fallait alors galérer pour parvenir à agrafer une dizaine de pages dactylographiées à la typo baveuse, et de Christophe Lemaire qui retrace avec émotion l'histoire du fanzinat parisien et fait revivre les figures mythiques de ce premier carré de la fantasticophilie nationale. Au programme également: un nostalgique hommage à cette VHS que nul ne regrette mais dont chacun a abusé éhontément, bande d'ingrats, avec comme temps fort une interview du kitschissime affichiste Melki, l'homme qui vous transformait le pire nanar en chef d'oeuvre par la seule magie de ses jaquettes! Mais le gros morceau, c'est le catalogue commenté des cent meilleurs films des la décennie 1996-2006: que du bon et du lourd pour l'essentiel, et à peine 7% de cacas - en ce qui me concerne: "Anatomie" (1), "The Faculty", "Peur bleue", "Jason X", "Hypnose" (2), "Urban Legend", "Les Chroniques de Riddick" et, bien entendu, "Matrix", auxquels on aurait pu sans difficultés trouver des remplaçants de bien meilleure tenue - mais bon, on va pas chipoter, ça fait partie du jeu... Par ailleurs, on trouvera des portraits avantageux des treize réalisateurs retenus par l'équipe en tant que révélations de cette même décennie, lesquels sont abondamment représentés dans la rubrique des cent films. And the winners are: Shyamalan (génie), Aja (yeah!), Wright (fun!), Roth (à suivre), Del Toro (say no more!), Balaguero (chouchou patchworkmanien), Wan (sympatoche), Marshall (mouais, faut voir...), McKee (espoir majeur), Miike (rayon fêlés gravos), Cerda (pas encore testé, mais réputation en béton), Snyder (à confirmer...), et Rob Zombie (évidemment). Un beau palmarès donc, mais qui manque un peu de Brad Anderson à mon goût... Allez longue vie à "Mad", en espérant qu'il y aura une bonne âme parmi mes lecteurs pour m'apporter le n°300 à l'asile!
Notes:
(1): "Mollards" de Mars 2007.
(2): "Mollards" de Juin 2006.
BD
UNE AVENTURE DE SPIROU ET
FANTASIO #3:
"Le Tombeau des Champignac"
par Yann & Fabrice Tarrin
(Dupuis - Novembre 2007)
Les choses sont désormais clairement établies: alors que la série "officielle" (quarante-neuf albums au compteur, sans compter les quatre HS consacrées à la "préhistoire" des héros avec des bandes de Rob-Vel, de Jijé et d'un Franquin débutant) s'est définitivement dénaturée en une espèce de manga européen racoleur (voir chronique "Spirou et Fantasio à Tokyo" dans les "Mollards" d'Octobre 2006), les amateurs purs et durs de franco-belge sont priés de se délocaliser vers cette nouvelle série alternative - ouais, c'est pas le genre à Dupuis de laisser filer des parts de marché! - dont la principale originalité consiste à confier chaque nouvel album à des auteurs différents. Désormais c'est bel et bien là que ça se passe, y'a pas à tortiller, et non dans les courses-poursuites interminables et scénaristiquement vides de Morvan et Munuera. Si le premier album "Les Géants pétrifiés" s'avérait quelque peu déstabilisant du fait du dessin "trashy" de Yoann qui convenait assez mal à notre groom préféré, le niveau était rétabli avec "Les Miroirs du Temps", second volume confié au mélancolique Frank Le Gall, papa de l'excellentissime Théodore Poussin et icône absolue de la néo-ligne claire, qui rétablissait Spirou dans ses fondamentaux sans pour autant renier sa propre singularité d'auteur. Enfin, avec "Le Tombeau des Champignac", on est au top, principalement grâce au trait dynamique de Fabrice Tarrin qui est à ce jour ce qu'on a fait de plus proche de l'Âge d'Or de la série. Quant au prolifique Yann, son script nous ramène à un Champignac-en-Cambrousse qui semble définitivement figé dans les sixties, ressuscite l'ivrogne Dupilon, le facteur Zénobe et le gendarme Jérôme qui n'ont pas pris une ride, ressort la Turbo du garage et la Zorglonde des tiroirs - sans parler de Fantasio qui arbore à nouveau son vieux pyjama loufoque constellé de "zzzzzzz"! - avant de nous emmener jusque dans l'Himalaya où se poursuit cette aventure trépidante. Bref, la nostalgie fonctionne à plein dans ce magnifique hommage à Franquin dont les auteurs ont su approcher la magie de très près. Comme dans la célèbre chanson de Souchon, j'ai vraiment eu "dix ans" l'espace d'un album et ça, c'est irremplaçable!
Vu à la télé
SCOOP
de Woody Allen (2005)
Contrairement à cet argument surfait régulièrement mobilisé par ses détracteurs, Woody Allen ne ressasse pas, évoluant lentement mais sûrement en dépit d'une certaine persistance de ses éternelles obsessions. Si la chose peut passer inaperçue, c'est qu'elle se fait sans heurt, tout naturellement et dans une subtile continuité. Le changement le plus flagrant réside évidemment dans la récente délocalisation d'un réalisateur qu'on croyait pourtant indécrottablement new-yorkais, débouchant sur ce que l'on connaît désormais sous le concept de "trilogie londonienne" - dont "Scoop" constitue le second volet - et qui semble répondre à un besoin de distanciation par rapport à un microcosme qu'il disséquait avec autant d'affection que de mordante ironie depuis le magistral "Manhattan" (1979). Avec "Scoop", Woody mélange malicieusement les genres comme pour égarer l'analyste, et nous livre un complexe qu'on pourrait qualifier de comédie fantastico-policière. Depuis une barque lugubre dirigée par une Faucheuse bergmanienne qui l'emporte dans le royaume des morts, un journaliste célèbre de son vivant lègue un scoop à une collègue débutante en se matérialisant à ses côtés dans la cabine, censée l'escamoter, d'un illusionniste interprété par Allen. Notre journaliste en herbe va donc mener l'enquête en compagnie du magicien, afin de démasquer un serial-killer campé par Hugh "Wolverine" Jackman et se dissimulant sous l'apparence policée d'un séduisant gentleman milliardaire. On restera admiratif à considérer la rigueur avec laquelle le réalisateur met en scène ce script gentiment loufoque, évitant toute pesanteur pour restituer miraculeusement la fraîcheur de ces vieilles comédies hollywoodiennes jadis filmées par Hawks, Lubitsch et autre Capra (1). Bien sûr, Woody parle toujours de lui et déborde sa propre narration pour se mettre en scène dans une sorte "second film" parallèle et autobiographique: son personnage de magicien traverse dès lors l'histoire comme un histrion en perpétuel décalage par rapport à une enquête qu'il mène néanmoins avec le plus grand sérieux, mais qu'il ne peut s'empêcher de parasiter de son habituelle logorrhée philosophico-délirante, faisant preuve au passage d'un art consommé du dialogue et de l'aphorisme assassin. Pareillement, les relations entre personnages se doublent d'un rapport réalisateur / acteur, notamment en ce qui concerne sa nouvelle égérie dont il prend un malin plaisir à rudoyer l'image: habillée comme un sac et affligée d'inélégantes lunettes, Scarlett Johansson troque ici le sex-appeal contre une sorte de romantisme nunuche pour interpréter une sympathique gourdasse qui s'empressera de tomber amoureuse du meurtrier qu'elle traque. Son Pygmalion, quant à lui, abandonne son rôle de séducteur calamiteux et donne désormais dans un paternalisme bienveillant et protecteur, quoique tout aussi emprunté puisque Woody continue pour notre plus grand bonheur à pratiquer une délicieuse autodérision. Au bout du compte, il se pourrait bien que la légèreté apparente de cette comédie remarquablement nuancée, dans laquelle la critique critiquante n'a su voir qu'un "film mineur", consacre sans avoir l'air d'y toucher un tournant décisif de l'oeuvre allenienne. À suivre de près...
Note:
(1): Cette inspiration est particulièrement évidente dans les séquences récurrentes de déambulations dans l'escalier menant à la chambre-forte dissimulant les secrets de l'assassin, où Allen s'amuse beaucoup à claquer et reclaquer une porte... blindée!
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Vu à la télé
HARRY POTTER ET LA CHAMBRE DES
SECRETS
(Harry Potter And The Chamber Of
Secrets)
de Chris Colombus (2002)
Bon, autant vous l'avouer tout de suite, je ne suis absolument pas un assidu de l'oeuvre de J.K. Rowling, dont je n'ai lu aucun des volumes de la célèbre saga - ben oui, désolé, les journées sont courtes et j'ai d'autres priorités de lecture... Mon manque d'érudition en la matière risque par conséquent de faire doucement marrer les obsédés de la série, auxquels je laisserai par le fait le soin d'évaluer la comparaison entre l'oeuvre littéraire et son adaptation au cinéma. D'ailleurs, pour vous dire à quel point je suis out, je viens à peine de découvrir le deuxième épisode de la saga, que je suis au hasard de ses diffusions à la télé. En outre, je n'ai jamais été très copain avec le réal Chris Colombus, grand pourvoyeur de scénarii niais ("Gremlins", "Goonies", "Le Mystère de la Pyramide") pour Spielberg à l'époque où ce dernier alignait ses productions les plus cul-cul-gnan-gnan, avant de passer à la réalisation pour nous assommer de comédies lamentables du genre Maman j'ai raté ceci ou cela - et particulièrement mes films! Ce fut donc, je le confesse, avec un certain a priori défavorable que je contournai soigneusement la sortie en salles des premiers Harry Potter, jusqu'à ce que la curiosité l'emporte et que je décide d'aller y jeter un oeil à l'occasion de la diffusion TV du premier opus. Et je fus conquis, et contraint de reconnaître les qualités indéniables de ce spectacle juvénile que je regardai jusqu'au bout sans m'ennuyer une seconde. Il en fut de même récemment, pour ce second épisode qui ne laisse à aucun moment tomber la vapeur. S'il est une évidence à laquelle il faut se rendre immédiatement, c'est que le génie de J.K. Rowling consiste à avoir su décrypter l'inconscient collectif de la jeune génération contemporaine, à tel point que son oeuvre est devenu un véritable phénomène de société. Dès lors, il fallait être une buse pour en rater l'adaptation ciné, et même un foireux comme Colombus ne pouvait pas se louper, à moins de le faire exprès. Ceci dit, et même si sa réalisation n'a rien de transcendant, visant avant tout l'efficacité (à cet égard, j'attends impatiemment de voir l'épisode réalisé par Alfredo Cuaron), l'homme a su en tant que producteur des deux premiers opus s'entourer de talents et faire de Harry Potter un spectacle total, en collaboration avec un staff artistique qui réalise un boulot remarquable à tous les niveaux - décors, costumes, SFX, photo... Quant à Columbus, boosté sans doute par tous ces compétences, il a su coordonner et rythmer efficacement l'ensemble pour susciter chez le spectateur un éblouissement qui ne faiblit jamais. Finalement, on n'en demande pas plus à un réalisateur de blockbusters.
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