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patchworkman's blog
2 avril 2006

WONDER WOMAN - VOL 1

Comics

WONDER WOMAN - Vol 1: Paradis perdu

par Phil Jimenez (Panini - coll Big Books - Février 2006)

couv1

Grand retour en fanfare de la plus célèbre et la plus ancienne des super-héroïnes, parfaitement conservée malgré son grand âge. Faut dire que l'immortalité des dieux grecs, c'est quand même autre chose que les nanosomes de pro-rétinol B dermo-constrictors! C'est donc, pour paraphraser Boby Lapointe, "l'oeil vif, la fesse fraîche et le sein arrogant" que la mythique amazone fait sa réapparition dans l'hexagone après deux décennies d'une absence saupoudrée de publications sporadiques, telles qu'une poignée d'épisodes du run très important de John Byrne en 1997 dans "Strange" - scandaleusement interrompu en plein milieu selon les bonnes habitudes de SEMIC - et le très beau mais hélas isolé Semic-Book "Hiketeia" de Greg Rucka et L.G. Jones en 2003, occasion d'un homérique fritage avec Batman.

Depuis, à part quelques apparitions de loin en loin via la JLA, ce fut nib de chez que dalle jusqu'à la sortie de ce très beau volume, qui inaugure la toute nouvelle collection "Big Books" de Panini - prévue pour être à DC ce que "Monster" est à Marvel. Côté présentation, rien à redire: somptueuse couverture glacée, reliure en béton et, comble de la joie, impression sur du vrai papier "comics", un régal pour les puristes. Personnellement, je préfère: cela évite que l'art du dessinateur soit parasité par tous les faux reflets qu'occasionne ce papier glacé à la mode dans la grande majorité des comics made in France. Petit bémol toutefois: alors que Panini ne cesse de seriner à sa clientèle que la qualité de son papier justifie les prix pratiqués, et sachant que le papier "comics" est d'un coût nettement moins élevé, on a du mal à comprendre le prix de 27,00 € affiché pour ce volume. Proportionnellement, cela met le prix unitaire du comics au double de celui de leurs publications en kiosque, pourtant imprimées sur papier glacé...

Passons au contenu. L'album compile les numéros 164 à 173 de la 2ème série US du comics "Wonder Woman", qui relate les aventures dites "post-Crisis" de la célèbre amazone. Cette nouvelle série de 223 numéros, inaugurée en Février 1987 par l'immense George Perez à la suite de la redéfinition de l'univers DC qu'il opéra, en compagnie du scénariste Marv Wolfman, dans "Crisis On Infinite Earths", est quasiment inédite chez nous. De là la difficulté pour le public français, par manque de référents, à apprécier objectivement le matériel de cet album. Le n°164 de Janvier 2001 qui ouvre cette compilation correspond à l'arrivée de l'excellent Phil Jimenez sur le titre, en même temps qu'à ses premiers pas en temps que scénariste. Le run de Jimenez, anthologique pour la série au même titre que ceux de Perez et Byrne, s'étend jusqu'au n°188 du comics US, ce qui laisse présager un prochain volume 2 de "Wonder Woman" si le public accroche.

Or, le pari est loin d'être gagné. D'une part parce que le lecteur français est parachuté en plein milieu d'une série dont il ignore tout ou presque, et qui foisonne de personnages secondaires impliqués dans des sub-plots dont seul le collectionneur de VO assidu est en mesure de dénouer l'écheveau, et d'autre part parce que les débuts de Jimenez en tant que scénariste sont, du moins à mon sens, loin d'être concluants... Mais voyons l'ouvrage en détails:

#164-167: "Gods Of Gotham"

Cet arc se propose de mêler le Batverse à la mythologie grecque en mettant en présence Wonder Woman et ses divers avatars du monde des amazones aux côtés de Batman et de ses Gotham Knights, avec le même parallélisme concernant les vilains des deux mondes respectifs. Si le télescopage des deux univers est l'occasion pour Jimenez de donner toute la mesure de son art dans des planches d'une magnificence dantesque, en revanche la lutte des factions qui s'affrontent sur près de cent pages à coups de dialogues métaphysiques brumeux lasse rapidement le lecteur. Malgré beaucoup de tapage et de poudre aux yeux, il ne se passe en fait pas grand chose du strict point de vue dramatique, et les pseudo événements se succèdent dans le bordel le plus total sous les yeux d'un Batman falot qui semble se demander ce qu'il fout là. On a l'impression tenace que Jimenez ne s'est mis à l'écriture que pour se ménager des prétextes à un délire graphique qui, pour être techniquement parfait, n'en tourne pas moins à vide...

#168-169: "Paradise Lost" + one-shot "Wonder Woman: Our Worlds At War"

Cet arc nous replonge en pleine mythologie en nous ramenant sur une Paradise Island en proie à une guerre civile entre deux factions d'amazones. Si le script s'avère plus rigoureux que dans l'arc précédent - ce qui s'explique probablement par la contribution d'un George Perez co-scénariste - le lecteur français se heurte ici à un monde amazonien parfaitement structuré depuis des années mais dont il ne possède pas les clefs, et où se croisent des myriades de personnages féminins dont il a du mal à saisir les motivations. Aussi lui conseillerai-je lire préalablement le one-shot "Wonder Woman: Our Worlds At War" qu'il trouvera à la fin de l'album et dans lequel Jimenez, assisté pour l'occasion d'un staff de dessinateurs au style délicieusement rétro, procède à une rétrospective générale des deux séries pré et post-Crisis de "Wonder Woman", bien utile en l'occurence pour se resituer dans la continuité des épisodes. D'autant que "Paradise Lost" s'achève sur un événement déterminant pour la suite de la série, mais chût... Sorry, no spoilers!

#170: "She's A Wonder"

Ce "loner" rafraîchissant, surtout après les deux arcs quelque peu prise de tête qui précèdent, nous relate un interview de Wonder Woman par Lois Lane, alias la meuf de Superman. Sympa et reposant...

#171: "Bird Of Prey"

Cet épisode où Diana affronte Vanessa Kapatelis, une ex-Wonder Woman devenue Silverswan pour l'occasion, sur fond de complot ourdi par le mystérieux Sebastian Ballesteros, laissait présager un arc interessant. Las! À la fin du comics, Martian Manhunter apparaît pour demander à notre amazone à venir défendre l'univers aux côtés de la JLA, dans le crossover géant "Our Worlds At War" inédit en France, et dont ce n°171 constitue le prologue. Ça fait toujours plaisir, d'être laissé en plan au beau milieu d'une intrigue...

#172: Her Mother's Daughter"

Là encore, va falloir vous accrocher! Sans crier gare, nous voilà précipités dans l'espace et en plein milieu du crossover "Our Worlds At War", dont tous les épisodes précédents, parus dans d'autres titres DC, nous font cruellement défaut pour capter quelque chose dans cette histoire de guerre interplanétaire où se croisent peuples extraterrestres divers et super-héros de tous horizons lâchant leurs rayons dans tous les sens. Encore un sacré foutoir, dont on sort la cervelle quelque peu à l'envers, et qui s'achève une fois de plus sur un événement lourd de conséquence pour la suite de la série...

#173: "Amazons! Attack!"

Le dénouement de "Our Worlds At War". La morale de l'histoire, c'est que Panini se doit désormais de nous offrir un "Big Book" regroupant l'intégrale de ce crossover, sans quoi nous passerons le reste de notre vie à nous demander, entre autres, pourquoi Wonder Woman et ses potes se retrouvent alliés à l'infâme Darkseid, en quoi consiste le putain de "wonderdome", qu'est-ce que foutent des centaures en plein Washington, etc... Quant à Jimenez-scénariste, il pédale dans le yaourt comme jamais. À titre d'exemple, voilà le plan imaginé par Superman pour résoudre tous les problèmes: "Si nous parvenons à recalibrer le canon temporel des tours Lexcorps à l'aube des temps, Darkseid pourra créer un Boum-Tube assez grand pour contenir Warworld, ainsi Imperiex disposera d'un univers à détruire et Brainiac 13 impuissant se retrouvera éparpillé à travers la galaxie!" S'il se trouve dans mon lectorat un geek capable de me traduire ce morceau de bravoure, il a droit à mon admiration et à ma reconnaissance éternelles!

Au finish, on a un comics de qualité dessiné par un artiste de haute volée, quoiqu'influencé de façon criante par l'icône Perez (à ce sujet, la mention de ce dernier sur la couve est assez putassière de la part de Panini, sa contribution se résumant à co-scénariser deux épisodes!), mais dont la lecture demeure fastidieuse, du moins pour le fan français. Espérons toutefois que notre amazone sexy trouvera son public, car il y a fort à parier que ce "Big Book" est en fait un galop d'essai en vue d'une éventuelle publication en France de la 3ème série de "Wonder Woman", faisant suite à "Infinite Crisis", et qui devrait débuter incessamment aux States.

Un dernier mot: l'excellent mag "Comic-Box", dont j'ai déjà eu l'occasion de vous vanter les mérites, fait un point sur l'historique de "Wonder Woman" dans son n°4 de Février. Je ne saurais trop vous recommander la lecture de cet article érudit avant de vous attaquer à l'album Panini.

gotham

Joyeux bordel à Gotham City

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"Paradise Lost: le retour du peplum!"

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Un scoop du Daily Planet: l'interview de WW par LL

swan

Silverswan: vu sous cet angle-là, qui a peur de la grippe aviaire?

perez

De l'influence impérialiste de George Perez sur Jimenez...

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Commentaires
C
Si si, je suis bien le Céd qui erre sur le blog de l'ami Erwan.<br /> Mais je ne suis pas un lecteur VO ni un Parisien.<br /> <br /> J'ai également vu le Flesh Gordon bien évidemment (merci Canal il y a longtemps).<br /> Mais je reste attaché à Flash également très kitsch avec une très bande BO (Queen!).<br /> ça me fait bien rire. Et c'est bien un plaisir. :-)
P
Honte à moi, je l'ai loupé, celui-là! Le fait est que tout le monde en dit le plus grand bien...
P
Désolé, j'ai du te confondre avec un de la nombreuse bande qui hante le blog d'Erwan - ils sont légion!<br /> Si tu as flashé (ha! ha!) sur le "Flash Gordon" de Mike Hodges (que perso, je trouve un peu faiblard), je te conseille la parodie "Flesh Gordon" (avec un "e"), sexy et hyperkitsch, ainsi que (plus difficiles à dénicher)les vieux sérials des années 40. J'en possède 3 épisodes sur une vieille VHS (piratés sur ARTE) et je peux te dire que ce n'est pas piqué des hannetons!<br /> Sinon, pour moi aussi, la bande d'Alex Raymond trône en bonne place dans ma BD-thèque!<br /> Plaisirs "coupables": je retiens le mot "plaisirs", qui est essentiel! Si ça t'éclate, c'est parfait pour moi. Quant aux miens,<br /> le Z correspond surtout à la nostalgie d'une époque révolue (voir ma chronique: "De la Théorie du Bon-Mauvais", si ce n'est déjà fait...)
P
Ouais, c'est aussi un film (excellent) d'Almodovar.
C
Oui c'est ça! Merci Ba ... Juneau. ;-)
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