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patchworkman's blog
15 février 2006

VIRUS CANNIBALE

DVD

VIRUS CANNIBALE (Inferno dei Morti-Viventi)

de Bruno Mattei (1980)

t_virus

Avant-hier, il était question de la théorie du "bon mauvais". Aujourd'hui nous passons directement à la pratique car, avec "Virus Cannibale", on est dans le vif du sujet.

Pourquoi lui plutôt qu'un autre? Tout simplement pour des raisons d'actualité, le DVD étant vendu avec le numéro de Janvier de l'indispensable magazine "Mad Movies", dans sa fameuse collection "Le Meilleur des B-Movies" - bien que dans ce cas précis, la lettre B constitue pour le moins un doux euphémisme! "Mad" parachève ainsi un millésime 2005 dûment estampillé Z, où nous nous vîmes gratifiés d'une rafale meurtrière de trois Jess Franco, deux films de cannibales italiens, et enfin deux Hershell Gordon Lewis parmi les plus culte.

Lorsque Bruno Mattei tourne "Virus Cannibale" en 1980 sous le pseudo de Vincent Dawn - of the Dead? - l'Italie est sous l'onde de choc du "Zombie" de Romero. Lucio Fulci, premier sur le coup, nous a déjà servi un opportuniste "Zombi 2" et depuis, les films de morts-vivants tombent comme à Gravelotes. Notons que ce phénomène de pompage systématique et zédeux des cartons du box-office ricain est une spécialité transalpine. Ainsi, tout (mauvais) réalisateur ayant à sa disposition un terrain vague, deux Vespa et une Fiat 500 customisée y va de son simili Mad Max, et c'est la même chose pour les divers Conan, Rambo, Indiana Jones, sans oublier les requins et, bien entendu: les zombies!

Fulci ayant déjà piqué le titre, Mattei se rabat sur la musique du "Zombie" de Romero, composée par les célèbres Goblin, qu'il transfère sur son métrage sans autre forme de procès! C'est sur ces accords lugubres que commence la pantalonnade, dans une espèce de centrale nucléaire dissimulée sur une île parmi les palmiers en pots, où une bande de Diafoirus foireux mijote un bouillon de culture d'onze heures...Soudain, c'est la cata car (je cite) "Il y a des gamma négatifs dans le module Antarès!": les aiguilles s'affolent, le réacteur est frappé d'incontinence radioactive, un rat s'insinue sous la combi d'un des apprentis-sorciers et, vus les dégâts qu'il fait sur la tronche du gonze, vous pouvez parier que c'est au moins Super-Souris! Cinq minutes plus tard, tout le monde bouffe tout le monde dans une débauche de tripaille, tandis que le Diafoirus-en-chef enregistre son ultime confession et déplore la catastrophe qu'il vient de lâcher sur le monde (du cinéma).

Après cette mise en bouche (si j'ose dire!), on se retrouve sans crier "gore" dans une ambassade où des éco-terroristes aux motivations brumeuses se livrent à une prise d'otages et revendiquent la fermeture de la centrale cracheuse de caca. Cinq miliciens, qui ont piqué leurs costumes à ceux de "Zombie", investissent les lieux et flinguent tout le monde dans une opération commando aussi palpitante que le vol d'un pot de confiture dans le placard de la cuisine.

Bientôt, nous retrouvons nos cinq Rambo-bolognaise folâtrant dans une Méhari au milieu des palmiers, avec pour mission de retrouver la centrale (pourquoi? ils l'ont perdue?) et d'y faire le ménage. Chemin faisant, ils croisent un couple de journalistes flanqué de deux touristes à la recherche du syndicat d'initiative où ils comptent bien se plaindre rapport à leur gniard qui a été mordu par un zombie. Là-dessus, le minot dévore la cervelle de son père - un bien frugal en-cas! - avant de se faire kalachniquer par les Rambo. Quant à sa mère, c'est un curé-zombie qui s'en délectera - Seigneur, bénissez ce repas!

Le plus dur reste à faire: accompagnés des journalistes, nos gros bras entreprennent une interminable et hilarante traversée de l'île. Comme le scénar tient sur un prépuce, Mattei a tendance à tirer à la ligne et utilise trois subterfuges principaux pour ce faire:

1°) Les stock-shots, qui sont principalement animaliers: Mattei, qui a visiblement pioché dans les archives de France 5, fait défiler sans complexes grues, macaque, chouette, aigle royal, éléphants (d'Afrique!!!), antilopes, vautour, papillons, héron, flamants roses, chauves souris, dingo, pélican, et je dois en oublier... Mais le sublime est atteint lorsqu'une gerboise des sables traverse en sautillant un Sahara géographiquement incorrect! Ça, je vous le dis, ça vaut un paquet de points au cours actuel du "bon mauvais"!

2°) Les flingages de zombies: bien qu'ils sachent pertinemment depuis le début que, pour dégommer les morts-vivants, faut les shooter dans la tronche, nos cinq charlots persistent à viser le bide. Résultat: les macchabs font rien qu'à revenir à la charge et ça dure, mais ça dure...

3°) L'un des Rambo, particulièrement bas de plafond, joue périodiquement à "Attrape-moi si tu peux, nananère!" au milieu des groupes de zombies croisés en chemin. Comme ces andouilles sont pas fichus de lui mettre la main dessus, non seulement ça dure des plombes, mais l'autre con remet ça à chaque nouvelle apparition de zombies, et ainsi de suite jusqu'au moment où, parvenu à la centrale, il nous refait le coup dans un ascenseur: je vous l'avais bien dit, qu'il était bas de plafond!

Pas plus toutefois qu'un de ses collègues qui, visitant une maison claffie de morts-vivants, n'en pose pas moins son flingue pour enfiler... un TUTU!!! Question surréalisme, Dali et Buñuel peuvent se rhabiller - c'est le cas de le dire!

Pour terminer, je ne résiste pas au plaisir de vous relater l'inévitable séquence de cul. Lors de la traversée d'un village d'autochtones, l'élément féminin du couple de journaleux, ethnologue à ses heures, part en avant amadouer les primitifs. Pour ce faire, elle nous exhibe ses nibards en gros plan et de but en blanc, avant de se les décorer de peintures cabalistiques façon Géronimo! Ceinte d'un pagne en feuilles de palmiers, la voilà parée pour parlementer avec Boubou, la CRISE!!!

Quant à la traversée dudit village, elle vaut aussi son pesant: comme y'a pénurie de figuration, Mattei nous synthétise une tribu entière à grands coups de stock-shots de provenances variées. Le résultat est singulièrement bigarré du point de vue des ethnies représentées: ça va en gros du Pygmée au bushman australien en passant, pour les besoins des gros plans, par quelques figurants glanés à la SONACOTRA du coin! Clou du spectacle: Mattei ayant renoncé à nous faire peur avec ses zombies foireux, il décide de nous faire carrément gerber. En effet, il faut avoir vu cet indigène picorer les asticots sur un macchab comme des pistaches à l'apéro!

Comment ça, vous n'en pouvez plus? C'est bon, j'arrête là, bande petites natures! À une prochaine...

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Scoop: les Charlots se reforment!

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Non je délire pas: c'est bel et bien une gerboise!

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Puisqu'on vous dit qu'il faut tirer dans la tronche!

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Surréaliste: rencontre d'une andouille et d'un tutu

(la table de dissection n'est pas loin!)

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Emmanuelle chez les Papous: séquence cul ou scène culte?

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Commentaires
P
Je relève le défi - du moins dès que je mets la main sur le DVD.<br /> Après tout, j'ai tenu jusqu'à la fin de "Murder Rock", "Aenigma" (et ses limaces tueuses - sic!) et "Les Fantômes de Sodome" - ce qui constitue un sérieux entrainement!<br /> De plus je joue sur le velours: le Patch est ainsi fait qu'en matière de nanars, plus c'est nul, plus il trique!
E
j'ai vu ton commentaire sur mon blog concernant une autre salloperie de Bruno Mattéi: Cannibal World!<br /> adepte des séries Z? Alors jette toi sur cannibal world mais je te défie de rester jusqu'au bout!
E
Ok d'accord! Mais bon, sur le site de nanarland, il ya de vraies perles!<br /> Y'a plein de films que je ne connais pas!
P
Oui, bien que je soutienne inconditionnellement les gars de "Nanarland" (ils sont dans mes liens), en fait ma passion pour le Z date de bien avant... Voir ma chronique "De la Théorie du Bon-Mauvais"...
E
Forcément, je suis obligé de rebondir sur ce film!<br /> On en a parlé sur mon blog, mais il s'agit bien du film le + honteux que j'ai vu!<br /> Et pourtant, tu sais, j'en ai vu des séries Z!<br /> Je reconnais bien là le fan de nanarland, mais je me trompe peut-être.<br /> Aussi je tiens à souligner que j'aime bcp ta critique de ce film!
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